Quels sont les inconvénients du bypass ?

Chirurgie bariatrique

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25 mars 24

Quels sont les dangers du by pass ?| Dr Servajean | Paris

Entraînant ainsi et une diminution de l'appétit, et une moindre assimilation des aliments par l'organisme, le bypass offre d'excellents résultats, avec à la clé une perte de poids de près de 70 % en moyenne, elle-même associée à une amélioration significative de l'état de santé général du patient. Toutefois, de tels bénéfices ne viennent pas sans risque : acte chirurgical relativement lourd, le bypass n'est pas exempt d'inconvénients et s'accompagne de suites loin d'être négligeables.

Quels sont les inconvénients du bypass ?

La chirurgie bariatrique est la discipline qui s'applique au traitement des obésités sévères et morbides que les autres moyens thérapeutiques existants n'ont pu résoudre. En la matière, le bypass gastrique fait figure d'intervention de référence. Il associe plusieurs techniques qui permettent à la fois de réduire le volume de l'estomac et de créer un court-circuit alimentaire (les aliments ingérés ne transitent plus par l'estomac, mais vont directement dans l'intestin grêle).

Le bypass est l'intervention de chirurgie bariatrique la plus complexe. Si le patient peut, dans la plupart des cas, quitter l'hôpital dès le premier ou deuxième jour post-opératoire, une éviction sociale de près d'un mois est à prévoir. Surtout, les risques de complications sont relativement importants. Les plus fréquents d'entre eux sont :

  • L'hémorragie post-opératoire (3 % des cas), qui nécessite généralement une nouvelle opération permettant la résorption du saignement ;
  • La fistule post-opératoire (2 % des cas), plus grave, qui peut entraîner une hospitalisation de plusieurs mois.

A plus long terme, le bypass est associé à des carences nutritionnelles systématiques que seule la prise d'une supplémentation en vitamines et minéraux permet de combler. Cette contrainte doit être observée quotidiennement, et à vie.

D'autres complications durables sont fréquentes, dont :

  • Le syndrome dit de dumping, qui se traduit par une sensation de malaise en cas d'ingestion trop rapide et/ou d'aliments trop riches et nécessite d'adapter son alimentation ainsi que sa manière de manger ;
  • Des épisodes d'hypoglycémie, qui se préviennent par l'adoption d'une alimentation pauvre en sucre ;
  • Des douleurs abdominales, qui doivent inciter à consulter ;
  • Des ballonnements gazeux ;
  • Des calculs de la vésicule biliaire, contre lesquels un traitement préventif est prescrit.

Quelles sont les alternatives au bypass ?

Il existe deux autres grands types de chirurgies bariatriques :

Ces techniques visent à installer une restriction exclusivement mécanique (anneau) ou physique (sleeve) à l'ingestion d'aliments ‒ à la différence du bypass, qui intègre également l'élément chimique de la malabsorption ‒, mais offrent des résultats non moins intéressants et présentent des risques de complications moindres.

Toutefois, le choix de l'intervention est souvent orienté par un certain nombre des facteurs observés lors du bilan préopératoire, dont l'indice de masse corporelle (IMC) du patient, son âge, sa profession, ou encore ses antécédents médicaux et son profil nutritionnel. A titre d'exemple théorique, on préfèrera un bypass pour un patient atteint d'un reflux oesophagien et/ou présentant un IMC supérieur ou égal à 45 kg/m2, quand on se tournera plutôt vers une sleeve pour une personne souffrant de la maladie de Crohn.

Dans les cas où plusieurs de ces interventions s'avèrent envisageables, le Dr Servajean explique dans le détail les tenants et aboutissants de chacune d'entre elles au patient, dont la préférence, éclairée, sera alors déterminante.

Quelles sont les contre-indications au bypass ?

En tant qu'intervention chirurgicale relativement lourde, le bypass présente un certain nombre de contre-indications, dont la présence :

  • D'une maladie hépatique de stade avancé ;
  • D'une insuffisance rénale sévère et traitée sans dialyse ;
  • D'une pathologie inflammatoire chronique des intestins ;
  • D'importants troubles alimentaires et/ou psychiques ;
  • D'une consommation significative de certaines substances, telles que l'alcool ou le cannabis.

En outre, si le volet psychologique du bilan préopératoire tend à montrer que le patient ne sera pas en mesure de s'adapter aux contraintes postopératoires, l'intervention doit être considérée comme contre-indiquée. Un bypass non accompagné du recalibrage alimentaire adéquat ne pourra, à terme, qu'échouer.

Suite à un infarctus, à une embolie pulmonaire ou à une phlébite, l'intervention ne peut être réalisée avant 6 mois.

Rappelons enfin que le bypass, au même titre que les autres chirurgies bariatriques, est réservé aux personnes présentant un IMC supérieure à 40, ou supérieure à 35 et s'accompagnant d'une comorbidité liée à l'obésité, et chez qui les autres traitements de l'obésité (médicaments, régimes, suivi nutritionnel) ont été mis en œuvre sans succès.

Article rédigé par le Dr Stéphane Servajean

Fort d’une expérience de plus de 3000 opérations de chirurgie bariatrique réalisées, je suis chirurgien du système digestif spécialisé dans la chirurgie de l’obésité depuis 2002. Ma raison d’être est de vous aider à combattre les pathologies des organes digestifs.

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