Quelle chirurgie pour perdre du ventre ?

Chirurgie bariatrique

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02 septembre 20

Chirurgie ventre dr Stéphane Servajean
Il faut d’abord comprendre que l’expression avoir du ventre peut désigner des situations très différentes. Il peut s’agir d’un excès de graisses abdominales, d’une distension de la paroi musculaire abdominale, d’une hernie de la paroi musculaire abdominale ou de situations mixtes associant un excès graisseux et des problèmes musculaires. Chacune de ces situations aura des traitements adaptées et spécifiques.

Quand passer à la chirurgie pour perdre du ventre ?

La chirurgie pour perdre du poids n’est jamais choisie en première intention : elle s’impose en cas d’échecs ou de difficultés des traitements médicaux, ou lors d’état pré-morbides impliquant une prise en charge rapide et efficace. Le calcul de son IMC permet ainsi de distinguer entre le simple surpoids et l’obésité.

Une opération du ventre pour amincir sa silhouette

L’objectif n’est pas de maigrir, mais de corriger un excès de poids par chirurgie, en retirant des tissus graisseux du ventre. Sans régime alimentaire associé, la prise de poids reviendra. C’est une intervention à visée essentiellement esthétique, pour retrouver rapidement une ligne amincie et harmonieuse.

La liposuccion du ventre

Le chirurgien aspire les graisses abdominales, pour éliminer définitivement cet excès de graisse au moyen d’une canule. Cette intervention est suffisante si la peau n’est pas trop distendue. C’est un acte rapide, pratiqué le plus souvent en ambulatoire, avec un effet visible immédiat.

Le lifting abdominal

Dans cette situation, le chirurgien retend un excès de peau abdominale en éliminant l’excès de tissu cutané. C’est le cas par exemple après un amaigrissement marqué, associé à un relâchement cutané trop important. Cette chirurgie suppose en revanche que les tissus musculaires sous-jacents ne soient pas distendus, pour assurer une cohérence entre la tension cutanée et la tension musculaire. C’est une intervention où hospitalisation et récupération sont assez courtes, de l’ordre de quelques jours.

L’abdominoplastie

Le chirurgien intervient pour retirer l’excès de graisse et de peau, tout en effectuant un travail sur le plan musculaire qu’il retend (diastasis). La récupération post-chirurgicale de la plastie abdominale est un peu plus longue que le simple lifting, et peut à terme fragiliser le tissu musculaire : cette chirurgie est donc parfois déconseillée chez les femmes souhaitant encore vivre une grossesse.

Quelle chirurgie bariatrique me correspond ?

Parmi les nombreuses techniques chirurgicales pour traiter une obésité, le chirurgien en utilise le plus souvent principalement 3 : l’anneau gastrique, la sleeve ou le bypass.

L’anneau gastrique en chirurgie bariatrique

L’anneau gastrique a été la première technique de chirurgie bariatrique popularisée : elle est relativement simple et réversible. Pratiquée le plus souvent en ambulatoire et sous cœlioscopie, elle consiste à poser autour de l’estomac un genre de bouée gonflable, l’anneau gastrique. Grâce à un boîtier placé sous la peau, le patient peut gonfler ou dégonfler cet anneau : plus il est gonflé, plus l’estomac est sous striction, plus l’estomac atteint alors vite sa sensation de réplétion gastrique : l’appétit est globalement diminué. Conseillé à des patients en obésité stade I, il nécessite cependant une surveillance stricte et rigoureuse (contrôle radiographique TOGD), avec fréquemment des risques de vomissements, voire des risques de migration ou d’occlusion. Sa durée de vie est limitée à environ 10 ans, avec des résultats globalement inférieurs aux autres techniques et un risque d’inconfort. On le conseille donc aujourd’hui aux obésités modérées chez des patients prêts à des contrôles réguliers… et donc chronophages.

La sleeve ou sleeve gastrectomie

Venant d’un mot anglais signifiant manche ou gaine, la sleeve consiste en une ablation partielle de l’estomac. Cette résection chirurgicale porte aussi le nom de gastrectomie. Réalisée le plus souvent sous cœlioscopie, elle vise à enlever une partie suffisante de l’estomac pour en réduire à la fois le volume et les sécrétions d’hormones comme la ghréline. Le nouvel estomac ainsi reformé prend alors la forme d’un manchon d’environ 200 ml. C’est une solution très efficace, pouvant entraîner une perte de poids de 60 % à 5 ans. C’est pourquoi elle représente aujourd’hui près de 60 % des interventions en chirurgie de l’obésité.

Le bypass

Ingérer des calories ou des nutriments ne signifie pas pour autant de tous les assimiler : cela passe par un processus de digestion, avec notamment l’intervention d’enzymes pancréatiques ou intestinales agissant dans l’intestin grêle. Le rapport entre la quantité ingérée et la quantité éliminée dans les selles détermine la biodisponibilité d’un nutriment : plus elle est élevée, plus il est assimilé (digéré), plus il passe dans le sang. Le bypass gastrique vise à court-circuiter cette assimilation intestinale, en reliant directement l’estomac à l’intestin grêle. En shuntant une partie du duodénum où a lieu la digestion, l’assimilation des calories s’en trouve donc considérablement réduite. C’est une technique aux résultats spectaculaires, puisqu’elle permet une baisse de poids jusqu’à 75% au bout de 5 ans. En revanche, elle peut s’accompagner d’effets secondaires plus ou moins graves : en effet, le syndrome de malabsorption volontairement créé peut porter sur tous les nutriments, d’où des risques de carences ou d’hypoglycémie. D’autre part, un excès d’aliments non digérés peut être à l’origine un dumping syndrome, avec fréquemment hypotension, diarrhée ou douleurs abdominales. C’est pourquoi cette technique du bypass gastrique est réservée principalement aux cas d’obésité morbide avancée, objectivés par l’IMC. Dans tous les cas, le choix de la technique chirurgicale s’effectuera donc en fonctions de considérations médicales, en expliquant bien aux patients les résultats et les éventuels inconvénients à attendre d’une chirurgie pour perdre du ventre.

Quels sont les problèmes musculaires de la paroi abdominale ?

Au niveau de la paroi musculaire de l’abdomen il peut y avoir deux situations :
  • Un écartement anormal des muscles qui s’appelle un diastasis des muscles grands droits
  • une hernie à travers la paroi musculaire

Qu’est-ce qu’un diastasis des muscles grands droits ?

Le diastasis correspond à un écartement des enveloppes fibreuses (aponévroses) des muscles grands droits qui va créer une voussure de la paroi abdominale, parfois très disgracieuse. Le diastasis est favorisé par les grossesses et par l’obésité. Il ne s’agit pas de hernie. Il n’y a donc aucun risque d’étranglement de l’intestin au niveau d’un diastasis. Le diastasis ne nécessite pas d’opération chirurgicale systématique sauf si les séquelles esthétiques sont très importantes.

Qu’est-ce qu’une hernie de la paroi abdominale ?

La hernie correspond à l’existence d’un trou dans l’enveloppe fibreuse (aponévrose) des muscles de la paroi abdominale. Le péritoine peut sortir au travers du trou ainsi que l’intestin qui peut venir « s’étrangler » dans le trou. Ce trou peut survenir naturellement avec les années ou de façon congénitale et il s’appelle une hernie. Quand un trou apparaît sur la cicatrice d’une opération chirurgicale, il s’appelle une éventration. Il est toujours nécessaire d’opérer une hernie ou une éventration.

Comment répare-t-on les problèmes musculaires de l’abdomen ?

Les hernies

Les hernies doivent être opérées qu’elles surviennent naturellement (hernie) ou après une opération de l’abdomen (éventration). La technique consiste en une fermeture du trou par une suture à l’aide de fils chirurgicaux souvent non résorbables. Souvent les sutures sont renforcées par la mise en place de renforts prothétiques sur les aponévroses pour prévenir les récidives. Les séjours sont assez courts, parfois même en ambulatoire.

Le diastasis

Le diastasis des grands droits peut ne pas être opéré. Cependant si les séquelles esthétiques sont importantes, on peut proposer une opération pour rapprocher les aponévroses des muscles grands droits par des sutures. Souvent cette opération est associée à une plastie abdominale pour que la cicatrice soit cachée dans le slip.

Que faire en cas d’excès de graisses au niveau de l’abdomen ?

Il est toujours préférable en cas d’excès de graisses au niveau de l’abdomen d’avoir des conseils diététiques par des médecins nutritionnistes ou des diététiciennes et d’augmenter son activité physique. Deux situations peuvent se présenter :
  • Un excès modéré de graisses avec ou sans un « tablier » qui tombe sur le pubis
  • Un excès massif de graisses associé à une obésité importante.
Lorsqu’il existe une obésité importante il est nécessaire de commencer par perdre du poids. Il faut se faire aider par des médecins nutritionnistes, des psychologues ou des diététiciennes et parfois avoir recours à une chirurgie bariatrique si elle est justifiée. Lorsque l’excès de graisse correspond à un tablier, souvent après des grossesses ou après des amaigrissements importants, il devient nécessaire d’avoir recours à une chirurgie de réparation appelée plastie abdominale. Au cours de la plastie abdominale il est fréquemment réalisé des cures de diastasis des grands droits. Lorsque que l’excès est plus modéré et que les moyens diététiques et l’activité physique ne permettent pas de perdre ses rondeurs, on peut faire réaliser des liposuccions par une chirurgien plasticien.

Article rédigé par le Dr Stéphane Servajean

Fort d’une expérience de plus de 3000 opérations de chirurgie bariatrique réalisées, je suis chirurgien du système digestif spécialisé dans la chirurgie de l’obésité depuis 2002. Ma raison d’être est de vous aider à combattre les pathologies des organes digestifs.

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